Viveros Bambous de Galice

pépiniériste

Qu'est ce qu'un pépinièriste ?

-Qu’est ce qu’un pépiniériste?

                C’est une personne qui cultive une pépinière mais derrière cette définition un peu simple, il y a beaucoup plus. Il y a avant tout un passionné de la nature qui ne vit pas en fonction des horaires mais qui suit le calendrier des plantes.

                Un pépiniériste va donner la vie à des végétaux qu’il va soigner et éduquer jusqu’à leur sortie de la pépinière. C’est un producteur de plants, qui peuvent être de types forestiers, ornementaux, fruitiers ou maraîchers.

Un pépiniériste forestier a la double satisfaction de produire et d’être le précurseur de la régénération des forêts (par le reboisement et plantations d’enrichissement des forêts existantes). Dans une pépinière ornementale, la satisfaction est similaire, mais au lieu de forêt, ce sont des parcs et des jardins qui peuvent être créés grâce à lui.

-Quels sont vos clients?

                Mes clients sont des distributeurs du marché des plantes en gros, des jardineries, des entreprises paysagiste et des particuliers. Pour des raisons telles que le climat ou la main-d’œuvre, la production est préférablement implantée dans la péninsule ibérique et Italie, tandis que les gros marchés horticoles sont situés au nord de l’Europe.

Dans ces conditions (production excentrée par rapport au marché), il est préférable de fournir de grande quantité en une seule fois et donc de travailler avec des distributeurs. Ils sont donc les principaux clients (90 %). Ces revendeurs commandent des camions entiers ou à demi plein, ce qui permet d’avoir des prix sur le transport. Avec les distributeurs, il y a une régularité de commandes qui garantit de ne pas avoir trop d’invendus.

Pour le marché local (Espagne), il est possible d’acheter directement à la pépinière mais ces particuliers demandent beaucoup d’attention pour une petite commande. Ce n’est donc pas le meilleur moyen pour vendre.

Les paysagistes sont parfois de bons clients mais ils peuvent amener de belles commandes ponctuelles et ensuite, nous avons une chute de ces types de ventes. C’est le cas par exemple de l’exposition universelle de 1998 à Lisbonne: des carrés de culture entiers se sont vidés en une seule année, la fourniture pour des entreprises paysagistes étant très irrégulière.

-Quel est votre travail au quotidien?

                Il y a des saisons plus chargées que d’autres comme par exemple le printemps avec la reprise de la végétation et les commandes qui s’intensifient. Il ne faut surtout pas prendre de retard car à chaque activité, sa bonne époque.

Le travail au quotidien se fait donc en fonction du calendrier et du climat. Avec les jours qui rallongent, on essaye de faire le maximum avant l’arrivée de l’été. Il faut réaliser la multiplication avec un calendrier très serré (par exemple, certaines variétés de bambous précoces doivent être bouturées avant mars et d’autres plus tardives seront multipliées en fin du printemps). Ensuite, on peut réaliser certaines tâches un peu délaissées tels que nettoyage, rangement, refaire les lots de plantes…

Le travail au quotidien peut être décrit ainsi: au début de la journée, tour de la pépinière pour relever les plantes tombées par le vent et s’assurer que tout va bien. Avant la fin de la matinée, l’arrosage automatique est lancé mais le pépiniériste doit contrôler que le système fonctionne bien, c’est á dire voir si la pression est suffisante, si les filtres sont propres, si les asperseurs tournent bien….

Chaque ouvrier-pépiniériste a une responsabilité spécifique. Par exemple, une personne est chargée de l’arrosage, une autre des traitements phytosanitaires, une autre des machines, une autre de l’entretien des structures.

Ainsi, chacun assumera sa tâche, c’est á dire celle où il se sent le mieux. Puis, une équipe sera constituée pour les opérations de groupe, telles que contreplantation, rempotage, multiplication… Le travail peut être parfois répétitif dans la mesure ou une opération durera plusieurs jours mais des tâches ponctuelles viendront casser la monotonie de la journée. C’est ainsi, qu’il faudra préparer des petites commandes, désherber certains lots, charger ou décharger des camions…

Je dois quotidiennement corriger les apports d’eau en fonction du climat (vent, température, hygrométrie), contrôler l’état sanitaire des plantes, et choisir les meilleurs produits en fonction des parasites rencontrés.

Régulièrement, je fais des tests de fertilité du substrat pour décider de la fertilisation. La qualité et la quantité des matériaux du substrat seront régulièrement contrôlés, ainsi que l’homogénéité du terreau. Lors des contrôles journaliers, je prends des notes sur le terrain de façon à faire un planning hebdomadaire en accord avec la programmation annuelle.

Le travail au quotidien doit être fait en pensant aux grandes lignes de la pépinière: vider des carrés de culture et en remplir d’autres (penser à la continuation dans le temps). De plus, les chantiers doivent être bien organisés avec un approvisionnement soutenu (amener le substrat, où le mettre, comment le manipuler, disposition des conteneurs vides, des plantes…).

                Je m’assure de la qualité des plants, fais le tri en fonction des normes, habille les plants (c’est à dire rafraîchir les racines, tailler proportionnellement la partie aérienne et souterraine), fais un pralinage si les plants sont en racines nues. Il est très important que les plants ne souffrent pas lors des manipulations, en les protégeant du dessèchement par une pulvérisation avec un anti-transpirant ou en les couvrant d’une toile microclimat.

Régulièrement je fais des inventaires des plantes et du stock de matériels et ponctuellement je mets en place des expérimentations (tester des techniques, du substrat, des pesticides…).

-Quels sont les services proposés aux particuliers?

                Lorsque le particulier achète une plante, je lui donne des conseils de plantation et d’entretien. Je peux lui suggérer une plante plutôt qu’une autre en fonction de ce qu’il veut vraiment. Le particulier me fait une description du milieu où il veut mettre les plantes et de l’utilisation de celles ci. Si par exemple, il veut une haie basse taillée, je lui propose un Shibatea kumasaca. Si son jardin se trouve en Allemagne, je lui propose une variété très résistante au froid comme par exemple Phyllostachys bissetii.

                Je peux orienter la vente mais c’est le client qui choisit. Quelques vendeurs en pépinière ont le défaut de placer leurs plantes sans attacher d’importance au devenir de celles ci. Beaucoup de particuliers auraient du mal à sélectionner une variété par ses caractéristiques et c’est au pépiniériste de les aider à choisir.

-Quelle formation avez vous suivi pour devenir pépiniériste?

                Très tôt, je me suis orienté vers les métiers de la nature. D’origine non agricole, mais ayant grandi dans une région partagée entre l’urbanisation parisienne et les champs de la Seine et Marne, je me suis senti plus proche de l’agriculteur de ma rue (un des derniers à résister dans le Val de Marne)que des citadins.

                La passion de la nature que mon père a su me transmettre, a aussi contribué pour que je devienne pépiniériste. C’est ainsi qu’après le collège, mes études ont été orientées vers l’agriculture, puis une spécialisation avec un BTSA option productions forestières et des études de biologie à l’université.

                Ma vocation de pépiniériste est venue en alliant main verte, et connaissances en agronomie et en biologie. Il existe des cursus plus directs mais le plus important est de pouvoir utiliser ses connaissances sur le terrain et d’acquérir la pratique.

-Quels seraient vos conseils à un jeune qui envisagerait de faire votre métier?

                Quelque soit son diplôme et quelque soit sa position dans la hiérarchie, il est très important qu’il choisisse le métier par conviction. Un atout pour lui serait d’avoir la main verte ou de pouvoir l’acquérir. Lorsque j’ai terminé mes études, j’étais très théorique et j’étais loin de penser que j’allais pouvoir réaliser moi même toutes les tâches horticoles (taille, repiquage, pulvérisations…).

                De par mon expérience, je lui donnerais le conseil suivant: utiliser son bagage scolaire en respectant le savoir des vétérans qui n’ont peut être pas fait des études comme lui. S’il arrive à concilier ses connaissances et le savoir empirique des hommes de terrain, il pourra devenir très compétent dans son domaine. Pour cela, il devra être á l’écoute des autres et très respectueux de la hiérarchie.

-Quels sont les métiers annexes avec lesquels vous travaillez?

                Au sein de l’entreprise, il y a une secrétaire qui assure le travail administratif que je lui donne. Elle doit connaître les plantes et participer aux inventaires car elle a aussi un rôle dans les commandes et la vente. Il y a aussi un comptable pour les salaires/charges sociales, pour le bilan, la déclaration d’impôts et les formulaires de T.V.A..

                Je suis continuellement en contact avec des technico-commerciaux (les fournisseurs qui vendent du matériel et des intrants agricoles) et ceux qui vendent les plantes aux clients.

                Occasionnellement, je suis amené à avoir des contacts avec des avocats (cas de litige avec un voisin, problème avec un employé…), avec les administrations locales (certificats phytosanitaires pour l’exportation…), avec les services du droit du travail (hygiène et sécurité…).

                Régulièrement, je rencontre les banquiers (éviter des découverts s’il y a un retard de paiements de clients et éventuellement les négocier…), des assureurs (responsabilité civile, matériel, locaux, accidents du travail), des mécaniciens pour les révisions et les réparations du matériel, des électriciens pour le bonne alimentation électrique des infrastructures.

                Lorsqu’il y a besoin de matériel agricole lourd que je n’ai pas dans la pépinière, je fais appel aux services d’un agriculteur voisin (sous-traitance des préparations de terrain, nivelage…). Lorsque des analyses de sol et des déterminations de parasites inconnus sont nécessaires, je contacte des chercheurs de laboratoire de pédologie et de phytopathologie.

                Je peux avoir une étroite collaboration avec des architectes paysagistes, ce qui fût le cas lors de l’exposition de 1998 à Lisbonne (choix des variétés, préparation des plates-bandes).

-Avez vous un jardin?

                Oui, il serait difficile pour moi de ne pas pouvoir faire du jardinage dans mes temps de loisir.

-Comment l’avez vous aménagé dans ses grandes lignes?

                J’ai fait un plan avec des allées, des plates-bandes, un coin potager et un verger. J’ai eu la chance de partir d’un terrain vide et de pouvoir l’aménager comme je voulais. J’ai tracé sur le plan la place occupée par les couronnes des arbres et le volume des arbustes à l’état adulte.

                J’ai recherché des zones plus ombragées et d’autres avec plus de soleil pour pouvoir mettre des plantes très différentes (Agapanthus, Stachys byzantina, Gazania en plein soleil et Ophiopogon japonica et Liriope muscari sous les arbres). J’ai choisi des plantes de dimensions différentes pour avoir plusieurs étages de végétation. Un Magnolia pour dominer le jardin, des Myrtes à tailler en boule, un Datura et des Buddleia pour ses fleurs, des bambous en haies (Pleioblastus distichus) ou touffes isolées (Chimonobambusa marmorea, Phyllostachys sulfurea)…. En couvre sol, par endroits, j’ai choisi des plantes très florifères telles que des Dimorphoteca, mais aussi des bambous nains (Sasa masamuneana et Pleioblastus fortunei) pour une bonne couverture et un effet panaché, contrastés par des touffes de Carex buchanani et de Phalaris arundinacea.

                Un jardin aquatique a pu être installé en modifiant le cours d’eau d’un petit ru. Un Taxodium sur son bord pour que dans le futur, il le pare de ses belles racines aériennes. Pour fixer la berge, des pierres ont été disposées, créant ainsi des plates-bandes d’Hemerocallis, avec des cascades de Cerastium tomentosum. Des Canna indica et des lotus, pour abriter les carpes Koi, des magnifiques poissons venant de Chine. Des jolis exemplaires de bambous (Phyllostachys bambusoides ‘Castillonis’ et Semiarundinaria fastuosa) créaient la perspective autour de laquelle se développait le jardin d’eau.

                Devant la cuisine, j’ai créé un parterre de plantes aromatiques avec Romarin, thym, menthe autour d’un Laurus nobilis et la possibilité de semer au pied du basilic, persil et coriandre. À l’entrée de la maison, j’ai placé deux lignes de laurier rose pour la rendre plus gaie. D’ailleurs, j’ai mis des plantes à floraison décalée à différents endroits pour embellir le jardin.

*************************

L’interview pourrait terminer comme suit avec mon site:

                Si vous désirez connaître le parcours professionnel de Mr Dominique Vidalenc, consultez son site: