Viveros Bambous de Galice

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La complainte du bambou

 

                 LA COMPLAINTE DU BAMBOU

 

Oh bambou, de toi j’ai beaucoup appris

Tout au long des années tu m’as surpris,

De forestier, je suis devenu cultivateur,

Car avec cette graminée de grande valeur

Nous découvrons un monde riche et varié.

Serviteur de cette plante, et pour l’éternité marié

De la prairie à la forêt, de l’herbe à l’arbre, j’irai

Reboiser ou agrémenter les parcs et les marais.

Attention néanmoins, à ne pas les classer

parmi les plantes aquatiques.

Grand consommateur d’eau, mais assez

De drainage pour finir en musique.

Avec lui, votre jardin sera magique

Par ses couleurs, ses formes et ses sons.

Dans son monde gigantesque,

Vous la trouvez, la variété et plein d’illusions.

Il y avait ce chinois savant qui se couchait à leurs pieds à l’écoute

De la sève ascendante et descendante, go, le bambou vous envoûte.

Viennent la tempête et les grands froids mais rien n’y fera,

Le grand cèdre est déraciné mais le bambou lui tiendra.

Flexible, il se courbera sous le poids de la neige, mais il sera roi,

Dégâts il y aura, mais voilà ses rhizomes vous redonneront un toit.

Plante tropicale, diront les uns, mais de blanc le bambou se vêtit

Dans le grand nord, ira entre autre le Phyllostachys bissetii

Sous les –15 o C, vous aurez un très grand choix de variétés

Et même jusqu’à -24 o C, Pseudosasa japonica sera planté.

Basta les idées fausses et préconçues, et si vous entendez «envahissant alors!!!»

Traçant oui, mais à maintenir en place, comme Phyllostachys pubescens bicolor,

Trop beau, irremplaçable. Pour ne pas se donner la peine

Techniques de jardinage et actions ne seront pas vaines.

Alors, armez vous de courage, bêchez, tondez et taillez maintenant,

Sinon choisissez un Fargesia nitida, murielae ou rufa dès à présent,

Cespiteux sont ils, sans risque d’envahir vos plates-bandes voisines.

Pour ceux qui ont une peur bleue des invasions, allez y et soyez in.

Les courageux prendront un superbe Phyllostachys aurea, très décoratif,

Grand intérêt pour son écran de verdure; son cultivar pour les plus imaginatif

C’est l’espèce ‘Holochrysa’, qui illuminera votre jardin jusqu’à l’aurore,

Si vous vous laissez tenter par cette merveilleuse variété , tiges jaunes d’or

Ou bien la variété ‘Koï’, pour ses chaumes sculptés par un artiste qui s’appelle Nature,

Imaginez votre jardin en toile de maître, et que personne ne pourra égaler, ça c’est sur.

Dominique Vidalenc, le 27 juin 2001

Oh bambou, toi que je vénère tant

     OH BAMBOU, TOI QUE JE VÉNÈRE TANT

 

À chaque saison, tu nous donnes des merveilles,

À la fin de l’hiver, comme chaque plante, tu te réveilles.

Tout en toi nous étonne, ta croissance et ta vigueur,

Le printemps est un spectacle de feu et de couleurs.

Les turions jaillissent de partout

avec des poussées d’un mètre par jour,

Chaque plante a son charme, mais tout

le monde sera là et c’est ton tour

de nous surprendre par tes jeunes gaines tachetées.

Un géant est là bien implanté, en touffes isolées

Phyllostachys sulfureas’érige,dominant tout le jardin,

Ses jeunes chaumes rectilignes qui seront là un beau matin.

Un bosquet de Phyllostachys violacens d’âge mur donnera la réplique,

Avec ses chaumes multicolores c’est tout le jardin qui devient féerique;

Evoluant avec l’âge en passant du vert cuivre,

Fines stries éparses vont ça et là, très claires

Puis, apparaissent des chaumes jaunes, on s’enivre

brun pourpres et même totalement verts.

Et puis, il n’y a pas que les géants mais aussi les petits:

Prenez un Pleioblastus pumilus, son entretien sera réduit.

Belle plante tapissante, fixatrice de talus, elle fera l’affaire

Pour des plates-bandes aux couleurs multiples, ce sera un air

De fête, avec Pleioblastus fortunei, auricomaetvagans

Vert, blanc, jaune d’or, panache et les couleurs dansent.

Un parterre de Sasa masamuneana ‘Albostriata’ devant votre terrasse

Donnera de la clarté à votre jardin, plante noble et fière, grande classe,

Et cela même par temps gris,

Jusqu’à la tombée de la nuit.

Pour la réalisation de votre pelouse, second acte

Un superbe Pleioblastus distichus, effet compact,

Deux fois par an nécessaire sera sa tonte;

Pour les moins courageux, pas de honte

Allez trouver une herbe qui vous donne

Si peu de travail, si dieu me le pardonne.

Pas de fleurs mais à lui seul il resplendit

Quelques œillet et géranium, et le paradis

Apparaîtra à vos hôtes à l’entrée de votre maison,

Le tout en plantant du bambou pour bonne raison.

Je terminerai cette complainte en disant

Allez y, plantez des bambous, partisan.

Réservez leurs la plus belle place dans votre jardin

Ce slogan qui revient à dire, plantez en au moins un,

Vous contribuerez à la préservation de la nature,

Phyllostachys, Pseudosasa, Sasa..., grandes allures.

Dominique Vidalenc, le 27 juin 2001

 

Mon premier amour, la Nature

Mon premier amour, la Nature,

 

Naturellement, tu m’as tout donné.

Tu es roche mère, je suis  couche pédologique.

Mes premiers pas sur ta litière ambrée.

Senteurs d’humus, cadeau divin édaphique.

Au sol, Sphagnum et Hypnum, monde de bryophytes.

Sur des troncs ancestraux, celestes, je suis tes épiphytes.

Toi Bambou, tu vas de strates herbacées,

à celles qui s’élancent dans le ciel, arborescentes.

Phanérogames tu es, sublime comme ces bambusoïdées.

À l’orée de ces Phyllostachys, tu es incandescente.

Une branche venue de ce Quercetum.

Deux chaumes qui s’enlacent dans cet atrium.

Noblesse de tes chaumes sans phloème,

rigueur et flexibilité, tu es tout un totem.

Sur les berges de ce petit ru, Cerastium tomentosum,

Retombant sur tes cuisses granitiques.

Petit organisme, saprophyte de l’ombre, Clostridium.

Biotopes variés et riches, piscicoles et sylvo-cynégétiques.

Nature, de toi j’ai appris, vécu et survécu.

Dans cette bambusaie en pleine symbiose accrue.

Dominique Vidalenc, décembre 2014

Le vieux chêne

Le vieux chêne,

 

Dans le haut du perchis,

Ton homologue, l’acajou, version équatorienne.

Une rime mais pas de chablis.

Ou bien sur un versant couvert de végétation inéquienne.

À l’ombre de ses compères,

Le vieux chêne attend.

Sa canne de Qionqzhuea séculaire,

Sa compagne d’antan.

De taillis en  futaie, son bois éternel.

Tortueuses sont ses ramures paternelles.

L’oubli et l’abandon

Ne sont pas de citation.

Martelage incessant de tes limbes

Dans nos esprits éperdus.

Apiculées comme ces feuilles d’astilbe.

À petits pas perdus,

Allons ensemble, toi et ta sagesse.

Semer et disséminer cette allégresse.

Dominique Vidalenc, le 24 décembre 2014