Traduction de l’article en Français :
BAMBOU CULTIVÉ À SAO TEOTONIO (Portugal)
EXPÉRIENCE CONDUITE AVEC SUCCÈS DANS LA
RÉGION DE L’ALENTEJO
La culture du bambou par la Société française à Sao Teotonio, Odemira se révèle un
bon investissement. C’est ce que soutient Dominique Vidalenc, directeur technique de la Société Bambuparque, filiale d’une des principales Sociétés de la branche, qui a introduit la culture de ce genre dans la région
de l’Alentejo.
Depuis son installation au Portugal en 1991, la Société a investi 500 millions d’escudos en infrastructures et plantations, sur
une surface de 25 hectares et emploie en moyenne 30 travailleurs de la région/mois. L’objectif est d’atteindre 40 ha de culture.
Le bambou est une graminée
ligneuse présente à l’état endémique sur tous les continents et qui permet diverses utilisations. Ses pousses font partie, depuis longtemps, de l’alimentation des peuples orientaux et les tronçons des spécimens
les plus grands sont utilisés pour faire des meubles, ainsi que des habitations. Au Portugal, comme dans le reste du monde, il est spécialement utilisé comme plante ornementale par des architectes paysagistes et jardiniers professionnels,
sans oublier quelques particuliers, amateurs de plantes exotiques, explique Dominique Vidalenc
Le marché du bambou est en plein développement dans toute l’Europe,
via la France, la Belgique et l’Allemagne, assure t’il. Pour satisfaire cette demande, une des plus grandes Sociétés du secteur, La Bambouseraie, a misé sur la production de cette plante au Portugal, ce qui a amené la
création de Bambuparque. La Société a alors acquis cent hectares de terrain, entre Odemira et Sao Teotonio, où elle cultive en plus du bambou, palmiers et autres arbustes ornementaux.
Cette zone de l’Alentejo a été choisie pour son climat tempéré et ensoleillé, ce qui accélère la croissance du bambou, et où l’eau provenant du barrage de Santa Clara, est suffisante, justifie
Dominique Vidalenc.
L’abondance des Eucalyptus dans la région d’Odemira est très contestée par les responsables de l’environnement
mais nous avons utilisé cette essence foretière pour faire des brise vents, protégeant ainsi des intempéries nos cultures de hors sol de bambou.
Un aspect très négatif a été le refus des subventions que nous avions sollicitées auprès de l’IFADAP, en 1993(*). Les évaluateurs du projet s’étaient basés sur le manque d’intérêt
du bambou pour la région. Une opinion érronée, puisque comme nous l’avons démontré, il s’agit d’une culture viable et qui créé des postes d’emploi.
Bien que les bambous soient des espèces végétales à croissance rapide (quelques variètés arrivent à croitre jusqu’à un mètre par jour), Dominique Vidalenc constate qu’au Portugal, il
est nécéssaire 2 à 3 années pour que cette plante atteigne la dimension minimale commercialisable. Après une période de pleine terre, les ramets sont prélevés et au fur et à mesure de la croissance
des plants, ils subissent des rempotages successifs dans des conteneurs de plus en plus gros. Ces activités mobilisent mensuellement 30 personnes et peuvent demander 50 employés au printemps.
C’est une culture assez exigeante, explique Silvia Viana, native de la région d’Odemira, et responsable d’une équipe de travailleurs. Elle demande des soins spéciaux. Elle doit être arrosée et rempotée
fréquemment, observe t’elle. Malgré cela, les travailleurs plus habitués aux cultures de riz et de maïs, s’adaptent très bien, ajoute silvia Viana.
Ces cinq dernières années, Bambuparque s’est limité à la production et la vente de bambou en pots dont les prix oscillent entre deux mille et trente mille escudos (1 franc=30 escudos). Pourtant observe le directeur, dans peu
de temps nous pourrons aussi vendre des tronçons de bambou, pour la fabrication de meubles, ainsi que des pousses très consommées dans les restaurants asiatiques. Cet élargissement des activités est possible car nous possédons
encore 15 hectares de terrain aménageables, ce qui représente un enjeu commercial intéressant.
L’appellation Bambuparque, nous amene beaucoup
de visiteurs, convaincus de trouver un parc naturel, affirme Dominique Vidalenc. Pour l’instant, nous nous consacrons à la production, ajoute t’il, bien que l’exploitation à des fins touristiques des cultures identiques aux
notres soit une réalité dans certains pays. La preuve en est l’exemple du parc naturel situé à Anduze, dans le sud de la France, exploité par la Bambouseraie.
Alberto Cardoso Franco, traduit par Dominique Vidalenc
P.S. : (*) Des subventions ont pu finalement être accordées en 1996, en ayant travaillé et modifié le dossier constitué en 1993.